Woe to you, Oh Earth and Sea, for the Devil sends the beast with wrath, because he knows the time is short...Let him who hath understanding reckon the number of the beast for it is a human number, its number is Six hundred and sixty six. Revelations ch. XIII v. 18
Tracklist : Going to U.S.A / Ciné regard / Le casse / Sous le soleil de Mescaline / New look / Tel que tu l'imaginais / Satan relaps / Alice in Yonderland (faux live)
Les années 80 ont donné naissance, en France, à de nombreux groupes de hard-rock et metal de trés grande qualité (SORTILEGE, HIGH POWER, TRUST,... la liste est longue). Pourtant parmi tous ces groupes, l'un d'entre eux a particulièrement tiré son épingle du jeu en se montrant assez original et en décalage avec ses homologues : il s'agit bien sûr de WARNING (on pourrait aussi citer SATAN JOKERS dans cette catégorie, mais il s'agit d'une autre histoire...).
Comme pour quasiment toutes les formations françaises des 80's, l'histoire de WARNING fut assez courte, avec seulement 3 albums au compteur. Mais ce 1er album dont je parle ici est vraiment resté dans les mémoires et fait partie des incontournables du metal frenchy de cette époque. Cela pour plusieurs raisons : bien entendu la qualité du songwriting en général, mais aussi du son qui est largement au-dessus de ce qui se faisait en France à ce moment là, et qui parvient à rivaliser avec la concurrence étrangère. Sans oublier bien sûr le trés haut niveau technique de l'ensemble et en particulier évidemment du duo de guitaristes de haut vol Christophe Aubert / Didier Bernoussi, qui nous sortent d'excellents solos et des riffs bien hard-rock à tomber par terre (les 4 1ers morceaux sont de pures tueries...). Mais surtout donc grâce à son originalité...
Originalité qui se concrétise en 1er lieu par "l'étrangeté" et le caractère totalement surréaliste et décalé des paroles. Des textes écrits par Raphaël Garrido qui semblent la plupart du temps sans queue ni tête... On aime ou pas, pour ma part je trouve que cela contribue grandement au charme de l'album. Enfin : la voix de "Rapha", qui est à l'opposé, par exemple, d'un Bernie Bonvoisin, est d'une puissance (ces montées dans les aiguës!) et d'une pureté cristalline assez unique. Sa voix douce et suave contraste à merveille avec la musique bien hard, et est assez unique je trouve dans le paysage hard et metal de l'époque! Là encore, c'est le genre de voix qui ne fait pas l'unanimité, mais personnellement j'aime beaucoup.
Mis à part 2 morceaux un peu en-dessous car moins intéréssants ("New look" et "Alice in Yonderland"), le reste est vraiment mémorable, avec en plus des 4 excellents 1ers morceaux, la superbe ballade "Tel que tu l'imaginais" et "Satan relaps", morceau totalement décalé de reggae / rock, qui rappelle fortement bien sûr le "Is there anybody there?" de SCORPIONS sorti 2 ans plus tôt!
Avec autant d'atouts dans ses manches et un album de cette qualité, ce 1er WARNING a reçu un bel accueil à sa sortie, et est devenu avec le temps l'un des disques majeurs du metal français.
Tracklist : Fighting for the earth / Only the strong survive / Ruler / Mind over matter / Defenders of creation / Day of the evil (Beware) / Cold fire / PTM1 / Welcome aboard
Aprés 2 années d'existence et une démo, les californiens de WARRIOR sortent leur 1er album en 1985 : "Fighting for the earth". Si celui-ci n'aura pas connu un gros succés (WARRIOR a d'ailleus rapidement splitté en 1987 avant de sortir finalement un 2ème album 10 ans plus tard), il n'en est pas pour autant redoutable.
Sans surprise, le style pratiqué ici est un heavy assez classique de l'époque, mais tout de même trés inspiré et finalement assez au-dessus de beaucoup d'autres groupes. Certes, WARRIOR ne pouvait prétendre concurrencer sérieusement les ténors de l'époque, mais ce "Fighting for the earth" peut se féliciter d'être une des meilleures sorties de l'année 85. Tous les ingrédients sont réunis : 2 brillants guitaristes, une section rythmique simple mais trés efficace et un chanteur possédant une belle voix heavy bien puissante. Ses lignes de chant sont toujours remarquables, et son style fait beaucoup penser à Jon Oliva (de même que la musique d'ailleurs : "Only the strong survive" devrait vous en convaincre). Ce disque contient ainsi son lot de petits bijoux, tels que l'hymne "Fighting for the earth", "Only the strong survive" et sa superbe intro en harmoniques, l'énergique "Mind over matter" avec son rythme rouleau compresseur... sans oublier "Cold fire" : power ballade trés réussie avec notamment une partie de guitares harmonisées à pleurer.
Le son quand à lui est trés travaillé : pas mal d'effets sont utilisés sur les guitares, donnant un son trés ample et moderne pour un album de cette époque. Il y a également beaucoup d'effet (réverb, echo,...) sur la voix, ce qui n'est pas pour me déplaire : cela décuple la puissance de l'excellent Parramore McCarty!
Un album à posséder impérativement pour les amateurs de heavy, car il s'agit d'une véritable pépite malheureusement oubliée!
Tracklist : Overture / Why am I here / Wishing well / Sister Sadie (and the black habits) / The rise / Why am I nothing / Asylum #9 / The red room of the rising sun / What I'll never find / Someone to love me / X.T.C riders / Me and the devil / The running man / Raging storm
Eh bien on peut dire que ça faisait longtemps que j'avais plus écouté du WASP. Ce fut donc l'album de la redécouverte.... eh bien quelle claque! Déjà c'est simple : dés la majestueuse intro, "Overture", on comprend que l'album va faire mal, trés mal... et on ne sera pas déçu jusqu'à la fin.
En fait cette 1ère partie d'une histoire intitulée "The Neon God", traitant grossièrement d'un individu commun accédant à la gloire, mais avec son lot de problèmes (tiens, tiens, ça ne vous rappelle rien?) est un pur moment de bravoure du père Lawless, un disque magique comme il n'en avait plus fait depuis son sosie "The Crimson Idol", et j'irai même jusquà dire que ce Neon God lui est supérieur. En effet on retrouve ici tous les éléments caractéristiques de "Crimson Idol" mais là où l'on pouvait y déceler quelques faiblesses, on a affaire ici à l'album parfait du début à la fin : à aucun moment durant les 14 morceaux qu'il contient, ce disque ne laisse entrevoir le moindre relâchement, la moindre panne d'inspiration. Au contraire, tout ici respire l'excellence. C'est simple, on sent bien que Blackie Lawless s'est investi dans cet album comme jamais auparavant, comme s'il racontait un peu de son histoire, comme s'il se mettait à "nu"... on a bien l'impression qu'il y a de ci de là quelques éléments autobiographiques tellement le chanteur semble "habité" par sa musique, par ces textes...exactement comme à l'époque de "Crimson Idol".
Personnellement, je trouve que ce style va à merveille à WASP, plus que des albums comme "The Last Command" ou "Inside The Electric Circus", sans parler des daubes sorties ces dernières années, que vous aurez reconnues. Un rare sentiment de perfection habite ce disque, et c'est pourquoi si vous êtres passé au travers, je vous le conseille chaudement, que vous soyez fans ou non de WASP...
Tracklist : Never say die / Resurrector / The demise / Clockwork Mary / Tear down the walls / Come back to black / All my life / Destinies to come (Neon Dion) / The last redemption
Du coup, et juste aprés avoir fait ma chronique de la 1ère partie de "Neon God", je m'attaque à la 2ème. Cette fois-ci ça va être beaucoup plus rapide, tellement ma déception fut grande... On se demande comment il est possible de sortir un album aussi somptueux que le 1er pour, quelques mois plus tard, sortir une deuxième partie aussi foireuse, aussi mauvaise, aussi...irrespectueuse de son public et de ses fans? C'est simple, "The Demise" se contente de reprendre à la note près tous les éléments de "The Rise", y compris le thème principal, les refrains, les airs...tout !
Là où j'avais été impressionné par l'inspiration du 1er album, mon sentiment cette fois-ci a été d'avoir été pris pour un pigeon. Car il y a 2 solutions : soit Blackie Lawless a clairement voulu rentabiliser sur le 1er album et du coup ne s'est pas fait chier à se renouveler, soit il a été sincère et là c'est grave! Tout ce que l'on peut reprocher à ce disque se trouve par exemple dans le dernier morceau, "The last redemption" : une immonde merde de plus de 10 mn, inécoutable, qui n'est en fait qu'un pot pourri de tous les airs, refrains, riffs, etc, etc,... contenus dans les 2 parties. Si ça c'est pas de la branlette musicale !
Grosse déception donc, qui montre une fois de plus que la carrière de WASP aura toujours été en dents de scie, oscillant entre le trés bon (le 1er album, "The Last Command", "The Crimson Idol",...) et le reste, moyen ou mauvais ("Kill Fuck Die", Helldorado", Unholy Terror",...). Allez sans rancunes!
Tracklist : Intro / See who I am / Jillian (I'd give my heart) / Stand my ground / Pale / Forsaken / Angels / Memories / Aquarius / It's the fear / Somewhere. Bonus digipack edition : A dangerous mind / The Swan song
Décidément, la Hollande est en train de devenir un grand spécialiste de ce genre de groupes novateur avec chanteuse. Aprés la révélation et l'explosion de THE GATHERING, groupe à part sur la scène métal dans un style de plus en plus pop-rock, voici que WITHIN TEMPTATION s'apprête à son tour à secouer et à tirer vers le haut de manière impressionnante son style musical. L'alerte avait déjà été donnée avec "Mother Earth", formidable album et belle réussite à l'époque. Cette fois-ci le groupe est allé plus loin et a fait mieux tout simplement, à tel point que je ne vois pas qui pourrait les battre sur leur terrain à présent.
L'arrivée d'un orchestre symphonique au complet sur cet album apporte un plus énorme et donne une atmosphère quasiment magique à l'ensemble. De plus toutes les compositions sont excellentes et portées par la sublime voix de Sharon qui a progressée par rapport à l'album précédent. Le groupe a même fait venir un joueur de violon irlandais et de flûte irlandaise, ce qui prouve bien le souci du détail et de la perfection qui habite ses compositeurs. Le résultat est trés varié et devrait plaire à un grand nombre de personnes, pas seulement les fans de métal gothique et symphonique mais aussi les amateurs d'EVANESCENCE ou d'une artiste comme ENYA (certains morceaux y font énormément penser). L'autre aspect que j'ai beaucoup apprécié est que les morceaux sont tous trés courts (entre 3 et 5mn). Fini les morceaux de 7 ou 9mn où le groupe avait tendance à se disperser. Ici, le talent des musiciens et de l'orchestre est mis au profit de l'efficacité et non pas de la grandiloquence pompeuse et inutile...signe que le groupe a mûri.
Un TRES GRAND album qui laissera son empreinte et en influencera beaucoup, c'est certain. A suivre...
Tracklist : The howling / What have you done (avec Keith Caputo) / Frozen / Our solemn hour / The heart of everything / Hand of sorrow / The cross / Final destination / All I need / The truth beneath the rose / Forgiven / What have you done (avec Keith Caputo - rock mix)
S'il y'a bien un album et un groupe qui était attendu au tournant, c'est bien celui-ci. En effet, WITHIN TEMPTATION est sans doute LE groupe évènement de ces dernières années, du moins en matière de métal symphonique. L'excellent "Mother Earth" les avait fait connaître, et le chef d'oeuvre "The Silent Force" les a concrétisés disques d'or et de platine dans plusieurs pays.
Alors verdict? N'y allons pas par 4 chemins : "The Heart Of Everything" est une semi-déception. Pas que l'album soit mauvais, loin de là même. WT reste le leader dans son genre et ce nouvel album est globalement bon. En fait ce qui dérange le plus avec ce nouvel opus, c'est que le groupe s'est quelque peu compromis et que c'est particulièrement évident. C'est-à-dire que WT a clairement privilégié une approche type EVANESCENCE pour essayer certainement de gagner un nouveau public (je vous laisse deviner lequel...). Ce qui est assez énervant dans la mesure où Sharon & co n'avaient pas besoin de ça : leur style était trés personnel et réussi, et une continuité de celui-ci voire un retour à des morceaux plus longs et complexes comme sur "Mother Earth" aurait été sans doute bienvenue. Au lieu de ça, on sent une volonté d'en mettre plein la vue et de marcher sur les traces de groupes plus connus (celui précédemment cité) et plus globalement de suivre le mouvement actuel de tous les groupes de métal symphonique à chanteuse, ce qui a pour effet pervers de "standardiser" ce mouvement. WT y perd du coup en personnalité, en faisant par exemple un peu comme LACUNA COIL récemment et en devenant un clone d'EVANESCENCE : dommage...
Des exemples? "Frozen", "Final destination" ou "All I need" sont dans cette veine là. Sans oublier bien sûr (mon dieu mais quelle horreur...) l'immonde et putassier "What have you done", sans doute le plus mauvais titre de WT, à l'opportunisme écoeurant : à oublier au plus vite. Ces morceaux là constituent moins de la moitié de l'album, mais cela suffit à en gâcher un peu l'écoute. Heureusement le reste est nettement mieux : "The howling", "Our solemn hour", "Hand of sorrow" et "The truth beneath the rose" sont trés bons, dans le plus pur style de "The Silent Force". La ballade finale "Forgiven" est également trés réussie.
Beaucoup d'attente donc pour cet album qui est bon dans l'ensemble, mais qui nous laisse un arrière goût de déception, une impression que le groupe a un peu troqué son âme et qu'il n'a pas fait le meilleur choix de carrière possible. S'il est certain qu'il y gagnera de nouveaux fans, les anciens risquent par contre de mal avaler la pilule... Attention pour la suite!